"Alfa Arna et d'un coup, vous devenez Alfiste !"C'est le slogan par lequel Alfa Romeo introduit "son" nouveau modèle d'entrée de gamme en 1983...
Histoire et caractéristique d’un modèle…Nous sommes au début des années 80, et malgré le succès de l’Alfa Sud au cours de la décennie précédente, les finances d’Alfa Romeo sont au plus mal. Alfa souhaite étendre sa gamme vers la bas (d’où le slogan).
Malheureusement en 1980, Alfa Romeo n’est pas en mesure de résister aux contraintes que sont le temps et l’argent. L’Alfa Sud, modèle « far » de la marque à l’époque, accuse le poids des ans et son remplacement, prévu pour être l’Alfa 33, n’est pas encore prêt. Il faut donc trouver une « autre solution »...
Sous la direction d’Ettore Massacesi (président d’Alfa à l’époque), Alfa Romeo signe alors un contrat de coproduction avec Takaschi Ishihara, le directeur de Nissan, à Tokyo le 9 octobre 1980. Cet accord entre Alfa Romeo et Nissan prévoit la construction d’une nouvelle usine à Pratola Serra, dans la région d’Avellino, où y seront assemblée des caisses de Nissan Cherry (Pulsar) avec des moteurs et des intérieurs d’Alfa Romeo. La construction de cette usine est effectuée en un temps record grâce au soutient financier de la « Cassa del Mezzogiorno » (La Caisse du midi). En effet, comme déjà dit précédemment, les finances d’Alfa étaient au plus bas, et la société était toujours gérée par le groupe d’Etat I.R.I., qui prenait « soins » des entreprises italiennes en difficulté.
Cette coentreprise entre Alfa et Nissan devait donc permettre d’une part, à Alfa Romeo de produire un modèle d’entrée de gamme à moindre coûts ainsi que de palier au vieillissement de l’Alfa Sud, et d’autre part, à Nissan de pénétrer le marché automobile italien, jusque là, resté très imperméable aux voitures japonaises.
Le « fruit » de cette collaboration italo-nippone, est l’Alfa Arna (« ARNA » étant l’abréviation de « Alfa Romeo Nissan Autoveicoli ») présentée pas moins de 3 ans plus tard, en septembre 1983 au salon de Francfort. La raison de ce retard ? Alfa du modifier la carrosserie de la Nissan pour pouvoir y intégrer les moteurs boxer de l’Alfa Sud, ce qui en plus de retard causé, provoque une hausse substantielle des coûts de production.
Produite de 1983 à 1987, l’Arna sort tout d’abord en deux versions, la L en 3 portes et la SL en 5 portes, toutes deux motorisées par le moteur boxer 1.2L de 63 cv de l’Alfa Sud. En 1985 le moteur passe à 65cv et en 1986, uns version Ti « sport » vient compléter la gamme, toujours avec le Boxer, mais cette foi de 1.4L et de 86cv. Avec sa transmission manuelle à 5 vitesse, son poids de 850 kg, une vitesse allant de 162 à 207 km/h et des dimensions contenues (L : 4000mm X l : 1621mm X H 1340 mm), l’Arna possède sur le papier une série « d’atouts » non négligeable pour s’imposer sur le marché italien et dans le reste de l’Europe… Sa carrosserie est de plus traitée au « zincrometal » ce qui résout une partie importante des problèmes de rouille rencontrés sur l’Alfa Sud notamment.
C’était sans compter sur une série de défauts important pour une voiture frappée du Biscione.
En effet, cette Nissan Cherry « déguisée » en Alfa Romeo ne rencontra jamais le succès, pire, elle fut même boudée par les Alfistes et le publique Européen en général. Elle ne fut pas non plus commercialisée dans toutes l’Europe, les accords passés avec Nissan prévoyant que la Cherry garderait sa place sur les marchés où elle se vendait honorablement.
Le rejet était principalement du à la ligne de cette Alfa, très carrée, et surtout, déjà complètement obsolète à son lancement. De plus, vouloir vendre des cuore sportivo dans une caisse de Nissan, on le la fait pas aux connaisseurs.
Le manque d’image, sa laideur (somme toute relative), sa non-authenticité, ses récurant problèmes de fiabilité, ses solutions techniques dépassées et ses faibles performances, ont rapidement plongé l’Alfa Arna dans l’ombre.
L’échec commercial, aussi grave pour Alfa Romeo en termes de finance, que pour son image de marque, ainsi que l’arrivée quelques mois après son lancement de la véritable remplaçante de l’Alfa Sud, à savoir l’Alfa 33, poussa le groupe FIAT (récent acquéreur d’Alfa Romeo en 1986) à stopper net la production de l’Arna en 1987.
Aujourd’hui, cet Alfa/Nissan de grande série n’est plus qu’un mauvais souvenir dans le cœur des Alfistes, et probablement un des Alfa de grande série les plus rare, même en Italie, où bon nombre d’entre-elles ont été envoyée à la casse.
Voici les chiffres de production de l’Arna :
1.2 L 5.489
1.2 LS 15.913
1.3 TI 3.145
1.3 SL 1.438
1.5 TI 297
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Total : 26.282 unités produites.
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