Une machine à succès : De sa très populaire Alfasud, Alfa Roméo va tirer un coupé 3 portes avec une carrosserie inédite, qui viendra en complément du coach déjà en vente. L’Alfasud a été une manière d’être plus populaire pour Alfa en vendant une auto plus petite et donc moins chère à un plus grand public. Toutefois elle ne regroupe pas tous les suffrages des Alfistes qui lui reprochent sont architecture particulière. La ‘Sud est la première traction de la vénérable marque et tout le monde ne suit pas l’évolution d’Alfa dans le paysage automobile alors qu’elle lui permet d’avoir de gros succès en terme de ventes. En plus, on trouve sous son capot des moteurs boxer (cylindres à plat opposés) qui n’ont rien à voir avec la série de moteurs habituels qui font tout le succès d’Alfa depuis des années.
Comme il était courant à cette époque, un coupé avec une carrosserie inédite est extrapolée de cette petite compacte. Ce n’est pas une simple exécution ayant 2 portes de moins car il existe déjà un coach qui reprend fidèlement le dessin de l’Alfasud. La Sprint va avoir une ligne plus sportive car elle va être la première petite sportive d’Alfa. Ainsi Alfa espère 4 ans après la sortie de la berline, refaire tomber la foudre mais avec le coupé.
Une suite logique : L’Alfasud Sprint reprend le soubassement de la berline dont elle dérive pour sa sortie. Ainsi, on reconnaît la technique de ce nouveau coupé immédiatement. La première traction d’Alfa est une réussite technique tant son comportement est sain et même un brin sportif, respectant la tradition de la marque. Au niveau moteurs, les boxer qui sont proposés remplissent leur office avec un certain brio mais la sportivité n’est pas complètement affirmée même si la version Ti de la berline offre un peu plus de puissance.
On va donc retrouver comme base technique les 4 freins à disques avec le frein à main qui agit sur l’avant, les disques étant accolés à la boite. Les mécaniques vont être associés à des boites à 5 vitesses entièrement synchronisées et les moteurs boxer vont servir de base à une nouvelle évolution que la Sprint va étrenner pour la berline.
Le premier moteur de la Sprint est ainsi une évolution du boxer jusque là utilisé. La cylindrée est de 1286 cc. La puissance fournit est de 76 ch grâce à un carburateur double corps. Ce moteur ira naturellement trouver sa place sous le moteur de la berline Ti l’année suivante.
Le père de l’Alfasud (Giorgetto Giugiaro d’Ital Design) reprend son crayon et accouche de la Sprint. Le style se rapproche plus d’une des dernières productions de la marque, l’Alfetta coupé GT que de l’Alfasud. Les coupés Alfa ont ainsi leur propre style et marque de fabrique. La ligne de la Sprint est un peu plus simple et directe que celle de l’Alfetta coupé tout en conservant quelques spécificités similaires comme la calandre à 4 phares ronds, les clignotants intégrés dans les pare chocs avant, un profil étiré vers l’arrière avec un hayon en guise de 3ème porte. Les feux arrière, comme sur le grand coupé Alfetta, sont en 2 parties. Aucune pièce de carrosserie n’est commune entre la berline et le coupé.
Si les 4 places de la berline sont préservées, elles restent habitables pour un coupé et traitées plus sportivement à la façon des Ti avec des sièges enveloppant devant et derrière et des appuis têtes aux places avant.
L’empattement de la Sprint est celui de la berline Alfasud, soit 2,455 mètres. La longueur est de 4,02 mètres, soit un peu plus que la berline tout comme la largeur qui atteint les 1,62 mètres. Par contre la hauteur est moindre puisque la Sprint culmine à 1,30 mètres seulement.
La série 1 :La Sprint est présentée au public à partir de 1976 dans une seule et unique version pour l’instant. Le moteur disponible est le nouveau 1286 cc de 76 ch. Les performances sont bonnes, la vitesse de pointe frôlant les 165 km/h.
La présentation est assez soigné et l’équipement relativement complet. Ainsi on ne trouve au catalogue des options que les jantes alliage et la peinture métallisée. Les sièges sont en tissus avec un motif écossais.
Intérieur écossais Sprint serie 1.
Pour l’année 1978, en mai, la Sprint évolue en étoffant sa gamme. Un seul moteur ne pouvait suffire d’une part et celui-ci était d’une puissance encore un peu modeste pour avoir de vraies prétentions sportives alors que la course à la puissance a débuté d’autre part. Une nouvelle version du 4 cylindres boxer s’ajoute donc à la gamme. C’est un 1490cc qui développe 84 ch. La vitesse de pointe progresse encore pour atteindre les 170 km/h.
Le 1300 de son coté, fait place à un nouveau moteur de 1351cc pour 79 ch qui, s’il n’est pas beaucoup plus puissant, apporte du couple en plus grâce à sa plus forte cylindrée. La gamme comprend donc 2 modèles : la Sprint 1300 et la Sprint 1500. Ce moteur équipe aussi la berline et est en fait une version à course plus courte du 1500cc
Sprint 1500
La 1500 se présente comme une version plus sportive que la 1300. A ce titre, elle perd un certain nombre de chromes sur la carrosserie : les entourage de vitres, le pied milieu, le trèfle de custode et le rétroviseur extérieur sont en noir mat à présent. Les petits répétiteurs latéraux ronds qui étaient sur le devant des ailes passent après les roues et sont désormais carrés. Les clignotants avant sont orange au lieu de blanc sur toute la gamme, suivant l’évolution initiée par la berline. A l’intérieur, le tissus rayé fait place à un velours plus luxueux. Le volant change de forme mais le reste du tableau de bord est repris.
Intérieur de la Sprint 1500
L’année 1979 voit la Sprint prendre encore du galon. Le 1500 gagne environ 10 ch pour atteindre les 95 ch grâce à 2 carburateurs double corps. La 1300 elle aussi est traitée de la même manière et ainsi passe à 85 ch. Ces nouvelles puissances s’accompagnent d’une nouvelle dénomination : Les Sprint sont à présent reconnues comme étant des Veloce et affichent leur différence sur la malle arrière par un nouveau sigle.
Sprint 1500 veloce
Ces versions Veloce viennent non seulement affirmer le caractère sportif des Sprint au sein de la gamme mais aussi combler le trou qui existe entre elles et le coupé Alfetta GTV qui, avec le temps, n’est plus disponible qu’en version 4 cylindres 2,0l et 6 cylindres en v 2,5l. L’époque des Gti arrive, la course à la puissance est lancée depuis déjà quelques années sur ces petites autos bon marché.
Les Sprint 1300 Veloce et 1500 Veloce vont ainsi vivre leur vie de leur coté alors que les Alfasud sont profondément restylées en 1980 pour la berline et 1981 pour le coach.
Une autre série spéciale pour l’année 1981 sort sur la base de la 1500 Veloce afin de soutenir les ventes. La Veloce Plus ajoute une présentation spécifique avec une peinture bronze métal et des bandes spécifiques. Les jantes alliages, les vitres teintés, le volant et le pommeau bois, la montre digitale et un intérieur en velours beige sont livrés en série. Cette série limitée est aussi numérotée. Ainsi les 2000 exemplaires reçoivent une petite plaque portant le numéro dans la série sur le tableau de bord. Le marché italien, à lui seul a absorbé 700 de ces Veloce Plus.
Sprint Veloce Plus
Une autre série spéciale de 400 exemplaires vont être vendus. La Troféo est basée sur une Sprint 1500 Veloce qui va être proposé à partir de juin 1982 en France, avec un équipement enrichit. Des sigles Troféo sont apposés sur le tableau de bord et sur la malle, les jantes sont en alliage et bicolore, les vitres sont teintées, un volant sport prend place ainsi qu’un toit ouvrant. L’intérieur est recouvert d’un tweed gris inédit qui va avec l’unique teinte de carrosserie disponible : un gris métallisé avec de bandes courant sur la caisse.
Sprint Troféo