Oui les 1800/2100/2300 sont bien rares sous nos contrées. j'ai eu l'insigne chance de pouvoir en acquérir une 1800B de 1962 (très bonne année, allez savoir pourquoi
). Je l'ai trouvé dans l'Hérault, sagement rangée entre des autos des années 90. Je passais devant le garage et mon œil toujours aux aguets à aperçu un pavillon que je pris pour celui d’une 404. Je m’arrêtais immédiatement et demandais à ma famille de patienter un peu (ils savent bien ce que cela signifie lorsqu’un garçon épris de vieilleries demande seulement quelque minutes, juste pour voir ..
) C'était le moment si riche en émotion que beaucoup d'entre nous connaissent quand on découvre une auto bien préservée d'une époque révolue. Elle était extrêmement saine en apparence et me promis d’y retourner le lundi quand le garage serait ouvert. Le jour venu, je me rendis sur place et fis mine de m’intéresser à une Spitfire, puis négligemment je m’enquis de la belle que je convoitais. Elle démarra sans problème et je découvris émerveillé un magnifique 6 cylindres sous le capot.
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C’était l’ex-voiture personnelle d’un garagiste qui était mort et était en dépôt vente depuis quelques mois. En résumé, elle avait été bien suivie mais abandonnée depuis quelques années à son triste sort et se couvrait de poussière. Nous ne nous mîmes pas d’accord sur le prix pourtant raisonnable et pris de remord je revins mais elle avait disparue du parking. Je pensais m’être fait avoir, quelqu’un avait du me devancer. Elle m’obséda pendant un an. De retour l’année suivante, j’étais sur le point d’acheter une 404 et je ne sais pas pourquoi je renonçais alors que l’auto était pourtant belle. En passant devant mon garage de l’année précédente, je revis la Fiat. Nous nous mîmes d’accord sur le prix. J'obtins l'accord de ma femme et mon coeur s'emballa
et elle devint nôtre.
Plein de détails clochaient : réservoir et carburateurs encrassés, pompe à eau fatiguée, régulateur HS, servo frein qui bloquait les freins, échappement arrière absent, relais de direction avec un peu de jeu etc. Mais le principal était sain : caisse, peinture, moteur, boite, pont suspension, intérieur, radiateur…Il y avait des petits détails si attachants tels que les vignettes sur le pare brise ou un auto collant du Mont St Michel un peu décoloré que la lunette arrière, émouvants et futils témoins de sa vie passée. Je la remets tranquillement en route au gré de mes vacances sur place. Je changeais échappement, servo-frein, pompe à eau, carburateur (idem Polski 125), émetteur et récepteur embrayage (dispo en neuf facilement), le réservoir d’essence par un modèle en plastique de Panda, révisais le régulateur de tension, allumeur, vidanges tous fluides etc, etc.
Il me reste à dégripper les étriers qui bloquent un peu, je songe à installer une barre Panhard sur l’essieu arrière pour améliorer le guidage et pourquoi pas un allumage transistorisé. La casquette du tableau de bord avait été regarnie par de la mousse. Globalement c’étaient des autos bien construites et solides. le moteur ne claque pas et la pression d'huile est excellente même à chaud. Pour la conduite c’est hyper doux et souple pas violent ni fougueux et silencieux (trop silencieux, je n’entends pas le moteur, c’est frustrant pour un 6 cylindres
). Va falloir que je vire un silencieux. Il parait que les 2300 sont bien plus bruyantes. Les freins sont puissants et surdimensionnés (quatre disques) En tout cas quelle classe, pour passer inaperçu, prendre autre chose. Quand le soleil la chauffe, quel plaisir de s’installer à l’intérieur et de humer toutes les odeurs de vieux skai, de tissu ancien, de graisse séchée, de caoutchouc ayant vécu…Mille fois mieux que du Chanel N°5. La voiçi en quelques images.
Quelle classe: !
Une invitation à voyager :
Les passagers ont aussi leurs aises :
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Le beau moteur et le capot à ouverture sécuritaire:
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