Après avoir repris les scooters de PSA, Mahindra vise 76 % du capital de Pininfarina, en difficulté. Un accord semble imminent. " L’essentiel est de savoir conserver le patrimoine du passé, mais aussi de se projeter dans l’avenir en prenant de l’avance", aimait à répéter Sergio Pininfarina, le fils du fondateur. Trois ans après sa disparition, à quatre-vingt-six ans, son fils, Paolo Pininfarina, président de l’entreprise, a confirmé l’existence de discussions avancées avec Mahindra & Mahindra en vue d’une cession des 76 % du capital détenus par le holding familial Pincar.
Selon le journal " Sole 24 Ore", les 13 banques créditrices auprès desquelles sont hypothéqués ces 76 % depuis 2008 auraient donné leur feu vert à la transaction.
" Je ne me sens pas de confirmer des nouveautés à court terme, mais pas de les exclure non plus ", a confié Paolo Pininfarina, qui a repris la présidence de la société à la suite de la mort accidentelle de son frère aîné, Andrea, en 2008. De sources concordantes, face à la récente irruption d’un concurrent potentiel, le fonds spéculatif Cheyne Capital – basé à Londres et aux Bermudes –, le numéro un indien des véhicules utilitaires souhaite boucler l’accord avant l’assemblée générale de Pininfarina du 29 avril.
Pininfarina fait partie du trio des pionniers du design industriel italien avec Bertone et Giugiaro. Face à de sérieuses difficultés financières, la société a dû arrêter sa production automobile pour ses clients constructeurs en 2011, afin de se recentrer sur ses activités de design et d’ingénierie.
Pour son dernier exercice, Pininfarina a réussi à limiter sa perte nette à 1,3 million d’euros sur un chiffre d’affaires de 86,6 millions d’euros (contre une perte nette de 10,4 millions un an plus tôt). Mais le carrossier a vu ses effectifs fondre de plus de moitié, de 1 600 à 680 salariés, en l’espace de quinze ans, et a un besoin urgent d’un grand partenaire pour "mettre l’entreprise en sécurité" et assurer son développement.
" Quiconque approche l’entreprise pour investir peut lui fournir développement, solidité et sécurité pour les prochaines années", estime Paolo Pininfarina. Six mois après avoir repris la division scooters de PSA, Mahindra entend faire du designer italien une de ses principales têtes de pont en Europe. Mais après la récente OPA du conglomérat chinois ChemChina sur Pirelli, certains y voient aussi le signe avant-coureur d’une ruée des capitaux asiatiques sur les fleurons du made in Italy à la faveur de la baisse de l’euro. (ECHOS 24/4/15, IL SOLE-24 ORE 23/4/15)
http://www.ccfa.fr/Mahindra-pret-a-reprendre-76-du